À propos

Une belle histoire

L’église Saint-Germain est l’un des plus beaux monuments de notre cité. Lieu chargé d’histoire, elle date – pour l’essentiel de l’édifice – des XIVe et XVe siècles, mais des fouilles menées en 1906 ont démontré qu’elle fut précédée par des sanctuaires des époques romane et paléochrétienne. Ses origines remontent donc à l’époque de l’introduction du christianisme dans notre région, soit la fin du IVe siècle.

L’édifice actuel a été construit au lendemain du grand incendie de 1334 qui ravagea toute la colline ; il fut remanié un siècle plus tard. Le culte catholique cessa d’y être célébré lors de la réforme en 1535.

Temporairement désaffectée, l’église retrouva sa destination première en 1803, durant l’occupation française. La messe y est alors à nouveau célébrée définitivement lorsque Genève rejoint la Confédération, en 1815. En 1873, Saint Germain devient la première église catholique-chrétienne de notre ville. Toutefois, elle ne revêtit son visage actuel que lors de sa restauration complète, opérée de 1959 à 1966.

Organiste titulaire des orgues de l’église depuis 1972, Gloria Floreen pensait depuis quelque temps déjà à partager avec d’autres artistes le plaisir qu’elle avait de jouer dans ce bel édifice et, ainsi, d’ouvrir ce dernier au public qui n’avait guère l’occasion d’en admirer l’intérieur.

Restait à obtenir l’accord du Conseil de paroisse de Saint-Germain et de M. Franz Murbach, le curé d’alors, qui hésitaient à ouvrir leur lieu de culte à des activités qui ne soient purement religieuses. Une membre du Conseil de paroisse, eut cette belle formule qui mit les deux parties d’accord : « La musique instrumentale classique, c’est la prière des athées ».

Certaines conditions furent toutefois posées, comme celle de ne pas applaudir, ni pendant ni à la fin des concerts, pour préserver le caractère sacré du lieu. Cette condition a été respectée jusqu’au début des années 1990.

Le succès fut tel qu’il devint bientôt nécessaire de dédoubler les concerts. Ils n’avaient lieu, en 1974, que le dimanche, mais, à partir de septembre 1975, il fut décidé de les répéter le lundi.

Dès le début, les musiciens furent les artisans-bâtisseurs des « Concerts d’été en l’église Saint-Germain ». Ils acceptaient de jouer sans garantie, s’ingéniaient à réduire les frais au minimum, des amis leur offraient un logement et ils se contentaient d’une collecte très modeste. Sans eux, sans leurs efforts et leur générosité, il est difficile d’imaginer que cette aventure musicale ait perduré jusqu’au quarantième anniversaire.

Au cours des saisons, plusieurs événements ont marqué les concerts. Ainsi, les organisateurs ont commandé des œuvres à différents compositeurs : Pierre Métral, Raymond Vauterin, Antonio Chagas Rosa, Alexandre Hrisanedi et Dusan Bogdanovic. Puis ce fut le tour de Jean-Claude Schlaepfer et, en 2003, de Heinz Holliger.

Enfin, en 1991, le 700e anniversaire de la Confédération fut marqué par un concert Frank Martin. Le Chœur de chambre du Midi, dirigé par Denis Martin, y a interprété la Messe pour double chœur a capella composée en 1922 et 1926.

Pour notre 25e anniversaire, en 1998, le comité invitait Benoît Michel-Schonne, « peintre de la Vieille Ville », à exposer ses œuvres dans l’église durant toute la saison. Cette même année, le public eut par ailleurs l’occasion d’assister chaque semaine à deux concerts différents le dimanche et le lundi. Un double disque fut enregistré sous le titre Les Reflets de Saint-Germain.

En 2013, pour le 40e anniversaire, ce fut l’organisation d’un concert exceptionnel au Victoria Hall.

 

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